Black Lizard - Black Lizard

Soliti Records, 2013


Si le consommateur lambda de musique mainstream et sans âme, prisonnier de sa boulimie consumériste pathologique héritée du refoulement de sa peur de mourir n'a sans doute aucune idée de l'existence des Black Lizard, l'auditeur sain d'esprit quant à lui, marqué par le sceau du bon goût, est déjà familier du groupe finlandais, ne serait-ce que pour "Spirits", morceau délicieusement planant constituant l'un des moments forts de l'excellente compilation The Reverb Conspiracy. Après une période de gestation qui mis notre patience à rude épreuve, le groupe accouche, avec l'assistance d'Anton Newcombe (enregistrement) et Sonic Boom (mastering), d'un premier album de haute facture aux accents clairement 80's que nous avons soigneusement disséqué pour vous...

If the average consumer of mainstream and soulless music, unfortunate prisoner of his pathological consumerist  bulimia  inherited from the repression of his fear of death has probably no idea of ​​the existence of the Black Lizard, the sane listener with his distinctive good taste is, in the other hand, already familiar with the Finnish group, at least for their spellbinding tune "Spirits" which is one of the highlights of the excellent compilation "The Reverb Conspiracy". After a period of gestation that has put our patience to the test, the band gave birth, with the assistance of Anton Newcombe (recording) and Sonic Boom (mastering), to a brilliant first album with hints of 80's influences that we carrefuly dissected for you...



A l'instar de la pochette de leur premier album, la musique des Black Lizard est une créature hybride à trois têtes, le mélange de trois influences majeures qui tend à ne faire qu'un au fil de l'album. Les trois premiers morceaux de l'album laissent transparaître chacune de ces influences sans même se cacher. "Honey, Please" qui ouvre Black Lizard semble tout droit sorti d'un des meilleurs albums des Spacemen 3 ou de Spectrum. Le son des guitares, le chant, le clavier, tout est clairement identifiable et la ressemblance est à si méprendre. Quasiment anachronique, le morceau a de quoi réveiller les nostalgiques de la belle époque où les problèmes d'égo de Peter Kember et Jason Pierce n'entravaient pas encore leur incroyable créativité musicale.
La seconde piste, "Boundaries", montre une facette radicalement différente du groupe qui lorgne très clairement vers le son actuel des Brian Jonestown Massacre. On retrouve avec un réel plaisir cette mosaïque de sonorités savamment juxtaposées caractéristique du travail actuel d'Anton Newcombe. Là encore le groupe flirte avec le pastiche mais parvient à produire un morceau d'une telle qualité qu'il en devient tout simplement indispensable. Le troisième morceau, "Dead Light", s'aventure lui du côté des Jesus And Mary Chain. L'introduction évoque évidemment l'inoubliable "Just Like Honey" et la suite n'est pas sans reste, puisqu'on identifie clairement le son caractéristique des frères Reid, cette saturation carillonnante qui vient envelopper un chant mélangeant subtilement arrogance et indifférence.

Si cette première partie est une brillante et délectable relecture de ce qui fut produit de meilleur ces 30 dernières années, elle ne prend véritablement son sens qu'en écoutant la suite de l'album. En effet l'identité du groupe  commence réellement à apparaître avec "Love Is Lie", premier single de l'album, qui entremêle les diverses influences du groupe précédemment énoncées si bien qu'elles apparaissent sous un jour nouveau. Après cette première pépite, terriblement efficace, le groupe fait étalage de son talent sans jamais tomber dans la redite pure et simple. La bien-nommée "New Kind of High" ralenti le temps et nous attire inexorablement dans un univers vaporeux et éthéré. Le morceau est une véritable merveille, une invitation pure et simple à l'abandon et à la rêverie sans aucune forme de résistance. C'est ce moment de pure grâce que le groupe choisit pour venir décrasser nos oreilles avec "Some Drugs", relecture habile de "Revolution" des Spacemen 3. Sans nous bousculer le morceau vient nous cueillir dans notre douce et béate léthargie et nous ramène sur terre avec une énergie dévastatrice allant crescendo. 

Visiblement décidé a poursuivre sur leur lancée le groupe poursuit avec l'excellent "Forever Gold" qui se termine dans un assemblage sonore incroyablement riche et maîtrisé. Avec "Thrill" le groupe ajoute l'ultime pièce du puzzle, la cerise sur le gâteau, un soupçon de Velvet Underground qui vient merveilleusement compléter le tableau. Quoi de plus normal me direz-vous quand on sait que les trois groupes qui apparaissent clairement comme les influences majeures des Black Lizard, se réclament eux-mêmes comme héritiers du groupe de Lou Reed. Ce premier opus ce termine en apothéose avec "Fucking Up", morceau de bravoure de 5 minutes qui synthétise à merveille toute l'essence des Black Lizard en parvenant à prendre le meilleur de tout les groupes cités précédemment dans une fresque vertigineuse et irrésistiblement hypnotique.

Like the cover of their first album, the music of the Black Lizard is a hybrid creature with three heads, a blend of three major influences which tends to be one over the album. The first three songs of the album leave each of those influences shine without hiding. "Honey, Please" which opens the record seems to be straight out of one of the best albums of Spacemen 3 and Spectrum. The sound of the guitars, the vocals, the keyboard, everything is clearly identifiable so that anyone could be mistaken and believe it's actually Peter Kember's work. Almost anachronistic, the song has something that should awaken people nostalgic of the good old days when the problems of ego of Peter Kember and Jason Pierce still did not hinder their incredible musical creativity.
The second track, "Boundaries", presents a radically different facet of the group clearly inspired by the Brian Jonestown Massacre current work. We delightfuly get back to that cleverly juxtaposed mosaic of sounds characteristic of Anton Newcombe's savoir-faire. Again the group flirts with pastiche but managed to produce a piece of such quality that it simply becomes indispensable to any BJM lover. The third track, "Dead Light", ventures on the side of the Jesus And Mary Chain. The introduction evokes the unforgettable "Just Like Honey" and the rest of the song owes a lot to the Reid brothers, with this characteristic saturation subtly wrapping up the irreverent singing.

If the first part is a brilliant and delightful re-reading of the very best of the 30 last years, it really takes its meaning only after listening to the rest of the album. Indeed, the identity of the group actually begins to appear with "Love Is Lie", the first single from the album, which intertwines the various influences of the group previously set so they appear in a new light. After this first nugget, terribly effective, the group showed off his talent without ever falling into pure and simple repetition of what has been done before. The well-named song "New Kind of High" slows down the pace and inexorably draws us into a vaporous and ethereal universe. The track is a marvel, an invitation to daydream without any form of resistance. It is this moment of pure grace that the group choses to unclog our ears with "Some Drugs", a smart reinterpretation of Spacemen 3's "Revolution". The song gently comes to pick us up in our sweet and blissful lethargy and brings us back to earth with a devastating energy going crescendo.

The album keeps going with this excellent quality with the sublime track "Gold Forever" which ends in an  incredibly rich and mastered mosaic of sounds. With "Thrill", the band adds the final piece of the puzzle, the icing on the cake, a slight hint of Velvet Underground that wonderfully completes the picture. What could be more evident when you know that the three bands that appear to be the Black Lizard's main influences, claim themselves to be inspired by Lou Reed's band ? This first opus is concluded in apotheosis with the masterpiece" Fucking Up" that perfectly summarizes the essence of the Black Lizard by managing to take the best of all the bands mentioned above in a dizzy and irresistibly hypnotic fresco.


Les Black Lizard ont bon goût et beaucoup de talent. Inévitablement quand des garçons pareils s'entourent des meilleurs pour enregistrer un album il en résulte un chef d'oeuvre. 
Le premier album éponyme des finlandais est une petite merveille à mettre dans toutes les oreilles.

L'album est disponible en téléchargement, CD et vinyle ici.

The Black Lizard have good taste and a lot of talent. Inevitably when boys like them work with some of the best musicians of the last decades to record an album, the result is a masterpiece.
The Black Lizard's debut album  is a marvel that must be put in all ears.

The record is available as download, CD and vinyle here.





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