The Blue Angel Lounge - Ewig

8MM Musik, 2012

Si l'image d'un chien truffier lâché au pied d'un charme dans le Périgord vous est familière alors vous pouvez aisément vous imaginez l'état dans lequel on se trouve à la simple évocation des Blue Angel Lounge. Pour cause, la formation berlinoise est parvenue en tout juste 6 ans à obtenir le statut de groupe culte, se hissant quasiment au niveau des Warlocks et autres Black Angels
Si leur proximité avec un certain Anton Newcombe n'est pas étrangère à leur rapide notoriété (tout est relatif), celle-ci est surtout dû au talent indéniable de Nils Ottensmeyer et ses sbires qui ont sorti avec Blue Angel Lounge et Narcotica deux albums indispensables à tout esthète "psychédélicophile" qui se respecte.
Ewig, leur nouvel EP 4 titres, poursuit logiquement l'évolution du groupe vers une musique plus dense et édifiante.



"Melloch Halb & Halb" ouvre l'EP sur des sonorités familières : Une mélodie cinglante et hypnotique soutenue par une rythmique tribale, puis la voix halluciné de Nils Ottensmeyer, largement mise en avant par la production, qui viens couvrir le tout d'un voile délicieusement inquiétant. Ce chant si caractéristique, navigant à vue entre les déserts sombres et désolés de Ian Curtis et les territoires baroques et enchanteurs de Nico, est sans aucun doute une des grandes qualités du groupe. On s'en rend davantage compte à l'écoute de "In Distance Far Away From Me", la pièce maîtresse de ce nouvel opus, durant laquelle le groupe fait montre d'une incroyable maîtrise, proposant ainsi l'un de leurs meilleurs morceaux. Le genre qui se bonifie à chaque écoute, qui ne se dévoile jamais totalement tandis qu'il s’insinue insidieusement  dans notre petit encéphale, autrement dit, le genre qui rend stérile toute tentative de critique raisonnable.
La suite donc.
"Ewig" ("éternel" en allemand) nous plonge dans une ambiance bien plus inquiétante. Celle que pourrait  sans doute ressentir le témoin fortuit d'une procession païenne en compagnie de quelques cénobites encapuchonnés dans les catacombes humides de Berlin un soir de pleine lune. Il faut dire que le chant, écrit pour la première fois depuis les débuts du groupe dans la langue de Goethe, n'a rien de rassérénant pour nous qui, mis à part la 9ème de Beethoven et Les Ailes du Désir, n'avons jamais eu à côtoyer ladite langue. "Inertia", qui bénéficie d'une instrumentation plutôt inhabituelle pour le groupe (violoncelle, orgue), prolonge avec une certaine majesté cette sensation d'assister à l'office de quelques obscures religions.

Bande son idéale de nos soirées nécromancie, Ewig est sans surprises une franche réussite et confirme tout le bien qu'on pensait des Blue Angel Lounge. L'univers ésotérique dans lequel infuse l'étrange liturgie des berlinois, et pour lequel on confesse une certaine inclination, est une source intarissable d'images kaléidoscopiques pour nos cerveaux malades en quête perpétuelle de sensations nouvelles. Il nous tarde d'entendre la suite, en attendant on écoute en boucle l'incroyable "In Distance Far Away From Me".

Ideal soundtrack for our "necromancy party", Ewig is with no surprises a great piece of work and confirms all the good things we thought about the Blue Angel Lounge. The esoteric world in which infuses the weird liturgy of the berliners, and to which we confess a certain love, is an endless source of kaleidoscopic pictures for our weak brains that are constantly looking for new sensations. Before we can get any new material, we keep on listening to the incredible "In Distance Far Away From Me".




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